Bien-être : une huile essentielle bio se met à couler en Valais

Bien-être : une huile essentielle bio se met à couler en Valais

Bien-êtreUne distillerie d’Icogne produit de l’essence végétale. Seules quatre entreprises suisses sont actives sur ce marché. Reportage.

Cet origan finira en huile essentielle

Pas question de cueillir, en ce matin de juillet, des herbes destinées à la fabrication d’huiles essentielles. Le ciel est beaucoup trop chargé en nuages et le thermomètre n’affiche que 15 C°. La récolte de végétaux exige précisément le contraire, à savoir un air sec et des températures élevées.

«La plante doit sentir la menace d’un stress hydrique. C’est comme cela qu’elle sécrétera le plus d’huile», remarque Guillaume Mayor. A Icogne, sur le plateau de Crans-Montana (VS), ce technicien en herboristerie s’apprête, avec son père et la compagne de celui-ci, à commercialiser vingt sortes d’huiles essentielles.

Thym, sarriette, sauge et lavande se développent particulièrement bien en Valais. Ces espèces, dites thermophiles, figurent en bonne place dans les trois hectares de plantations de la famille Mayor. Plus de la moitié de leur culture de plantes médicinales finit en une quarantaine de litres d’huile essentielle. Un rendement extrêmement faible qui n’encourage guère les agriculteurs de montagne à se lancer dans l’aventure de l’essence végétale.

En Suisse, seules quatre entreprises produisent de l’essence végétale. C’est le cas de la distillerie de Bassins, dans le canton de Vaud. Au niveau européen, les pays de l’Est et la France se taillent la part du lion.

Du pré au flacon

Un désherbage régulier permet aux agriculteurs des hauts de Sierre, sur la rive droite du Rhône, de se passer de pesticides et d’ainsi se prévaloir d’un label bio.

Une fois cueillies, les fleurs sont disposées dans le bac d’une chaudière à bois et le processus de production peut commencer (voir infographie). Sous ce premier récipient, une cuve d’eau bouillante crée de la vapeur. La buée traverse les plantes en se chargeant de leur huile. «Ce phénomène est possible grâce à la chaleur, qui ouvre les poches à essence des végétaux», explique Guillaume Mayor.

Refroidie, la vapeur redevient liquide. Une eau qui contient cette fois de l’essence végétale. Pour extraire l’huile de ce fluide, on fait appel à un essencier. «L’huile flotte dans l’eau de cuisson des pâtes. Il en va de même avec l’huile essentielle. L’alambic exploite les différences de densité des deux éléments pour les séparer», illustre celui qui a d’abord suivi une formation d’horticulteur-paysagiste.

Notre huile est bientôt pure. Ne reste plus qu’à la décanter pour la débarrasser des dernières impuretés. Une chauffe fournit entre 2 décilitres et 1,5 litre d’huile essentielle pour 50 à 60 litres de liquide résiduel. Cet hydrolat – ou «eau à la mémoire des plantes» selon la jolie formule de Guillaume Mayor – sera filtré et entrera dans la composition de cosmétiques. On est local ou on ne l’est pas: ces pommades à base d’hydrolat sont fabriquées à Vétroz, à 20 kilomètres d’Icogne.

L’herbe traversée par la vapeur est, elle, compostée pour servir d’engrais aux cultures de la ferme des Mayor. De la cueillette des fleurs à la mise en flacons, la production d’huile essentielle aura duré environ quatre heures.

Deux ans de préparatifs

Les bouteilles remplies doivent encore être étiquetées. Cette dernière étape d’une aventure initiée il y a deux ans devrait intervenir d’ici à la fin du mois. La famille Mayor vise notamment une clientèle de particuliers pour ses flacons de 5 à 50 millilitres, vendus entre 10 et 40 francs. Les prix varient fortement d’une plante à l’autre.

Des thérapeutes et drogueries de la région ont déjà manifesté leur intérêt pour la lotion. De quoi réjouir les agriculteurs de montagne, bien que la marge sur les ventes n’ait rien de faramineux. «L’huile essentielle doit être vue comme un produit d’appel pour la commercialisation de fleurs en vrac ou pour les dérivés que sont les infusions, sprays d’ambiance et autres cosmétiques à base de plantes», note le nouvel entrepreneur.

La création de cette entreprise a mobilisé 850?000 francs. L’Aide suisse aux montagnards et la Chambre valaisanne d’agriculture ont contribué, en partie, à cet important investissement.

Source : www.24heures.ch

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